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Histoire ...

Blason du DauphineInstallé sur un verrou glaciaire, Fort Queyras domine la vallée du Guil et Château-Ville-Vieille, au nord le passage de la route dans le Collet, au sud l'étroite entaille où grondent les eaux du Guil.

On ne peut dire avec précision à quand il remonte et sous quelle forme il se présentait à l'origine. On sait que très tôt dans l'histoire, un ouvrage fortifié joue ici un rôle de défense contre les pillards et affirme l'autirité du lieu.

Le Château appartient à la fin du Moyen-Age au Dauphiné, et sera cédé au roi de France en 1349.
E
n 1343, le Queyras, le Briançonnais ainsi que les trois vallées aujourd'hui italiennes: Oulx, Pragelato et Casteldelphino, se sont constituées en territoire autonome : la République des Escartons, ne laissant alors au Château qu'un pouvoir relatif.

C'est comme Château Delphinal que Fort-Queyras entre dans l'histoire :
Les premiers textes qui lui font mention remontent à 1260. Une description de 1339 fait état d'un donjon entouré de quelques celliers ou étables, le tout ceint d'un muraille. Selon toute probabilité, il s'agit du donjon actuel, dont l'aspect à changé dans ses détails, mais dont le gros oeuvre est resté intact.

Au Moyen-Age, il connaît des heures de faste et de liesse, quand il eut l'honeur de recevoir en ses murs les dauphins Jean II en 1310 et Humbert en 1334, mais aussi des heures d'angoisse et de terreur pour de malheureuses femmes accusées de sorcellerie, et qui attendaient dans les prisons du fort l'heure du châtiment suprême.

Au XVIe siècle, les guerres de religion déchirent le royaume.
En 1587, Lesdiguières, chef des troupes protestantes, veut contrôler la région. Après avoir investi Embrun, il marche sur Fort-Quyras. Il attaque celui-ci mais les assiégés résistent. Il appelle en renfort l'artillerie stationnée à Guillestre. Quand celle-ci est à pied d'oeuvre, après quelques salves bien placées, les défenseurs capitulent. Les vinqueurs, probablement très irrités par cette résistance, malmenèrent la population catholique et occirent le châtelain.

La forteresse faillit retourner au néant, lorsque le 26 janvier 1633, le Roi Louis XIII, par un arrêt pris en son conseil, ordonne sa démolition « de peur qu'il ne serve de point d'appui aux protestants ».
Heureusement, après un nouvel éxamen de la situation, le monarque revient sur sa décision.

Par contre, en 1692, il résiste aux attaques des troupes protestantes, anglaises et du Duché de Savoie, s'élevant à 5000 hommes et commandées par le comte de Schomberg. Un détachement de 800 hommes occupe le village le 4 aôut, et on ordonne aux assiégés de se rendre « Sinon ils seront passés au fil de l'épée ». La garnison refuse et un assaut est donné, en vain. Le 5 aôut, le commandant du Fort use d'un statagème : Il aide un adolescent à s'évader avec l'ordre de mettre le feu aux habitations. Ce qui fût fut fait. Trente-quatre maisons partent en fumée et les assaillants décampent. Le fort est sauvé grâce au sacrifice des habitants.

VaubanA la suite de cette invasion, Vauban vient inspecter la frontière des Alpes, et dresser des projets pour le rendre inviolable. Après avoir éxaminé les dispositions à prendre pour créer Mont-Dauphin, il arrive à Château-Queyras en décembre 1692. Il prévoit une large extention de l'enceinte sur le front ouest, qui ne sera que partiellement réalisée.

Vauban revient en 1700 et parachève son projet :

Au nord-Est, le Fort est doté d'une enceinte entièrement nouvelle comprenant :
- Demi-lune
- Fossé
- Bastions
- Courtine
- Escarpe et contre-escarpe.

La pièce maîtresse, celle qui frappe le regard, est le vieux donjon, tour quadrangulaire où subsistent encore, au ras du toit, les supports de bois des vieux hourds. Ce fut de tout temps le bâtiment noble.

Les autres bâtiments sont destinés à la garnison et à la satisfaction des besoins de toute nature, pour la vie courante ou en cas de siège.
Il y a donc des casernes, une poudière, un modeste arsenal, une manutention, un hôpital, une boulangerie, des magasins divers pour les vivres et les matériels du génie ou de l'artillerie.
Tout cela à été édifié à différentes époques, remanié et changeant parfois l'affectation.

Une construction en hauteur sur un piton rocheux pose le problème de son alimentation en eau. Il faudra attendre l'an 1398 pour voir la réalisation de la citerne, creusée, et qui recevra l'eau de ruissellement des toitures.
C'est en 1770 que lui succède une adduction faites de chenaux de mélèze dont le captage se situe sur le versant sud, en deça du hameau de Meyries. Ainsi l'eau descend jusqu'au Collet pour remonter jusqu'au Château.
Elle empreinte toujours le même chemin.

Bien que la vulnérabilité du Château à l'artillerie soit évidente, la place est encore remaniée en 1791 par l'aménagement de quatre redans battant le front ouest, desservis par un vertiginaux escalier.

Le dernier avatar de la fortification est la construction de deux batterie casematées, destinées à retarder l'installation de l'ennemi sur les hauteurs dominant le Fort.

En 1940, Fort-Queyras sert de garnison à des bataillons de Chasseurs Alpins.

Situé en zone démilitarisée, il fut désarmé de 1940 à 1944 puis servi de colonie de vacances dans les années 1950. Il est rendu à la vie civile en 1967.

Fort-Queyras est intéressant par l'assortiment des architectures opérées au fil du temps :
- Maçonneries élévées et arrondies du Moyen-Age.
- Constructions angulaires et enterrées conçues par Vauban au XVIIème.
- Ainsi que les bâtiments de brique des années 1930.

Et tout cela dans un espace confiné de 140 m x 90 m dans lequel on se perd.

En 1997 son élégance l'a conduit à être le héros du film « Le Bossu » de Philippe de Brocca, et de l'émission « La Carte au Trèsor » en 2004.

Depuis 1967, le site a connu plusieurs propiétaires. Il appartient aujourd'hui à un propriétaire privé.

(Le texte ci-dessus est extrait du document remis lors de la visite de Fort-Queyras)

Livre ...

Fort Queyras-700 ans d'histoireUne livre racontant
les 700 ans d'histoire de Fort Queyras
est paru en juillet 2008:

Fort Queyras, 700 ans d'histoire
de Nicolas Crunchant
Editions du Queyras.
La Chalp - 05350 Saint Véran

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